Biographie

 

“La vie en bref”…

Écosse, été 2005.

Je suis né en 1975 à Clermont-Ferrand, mais ma zone géographique effective et affective se situe en Savoie, où j’ai passé la majeure partie de mon enfance et où je suis revenu m’installer après des études de lettres à Lyon et un long séjour en Guyane.

Amoureux d’une poésie tournée vers la nature, proche d’écrivains comme Nicolas Bouvier, Jean-Pierre Abraham ou Philippe Jaccottet, j’écris des livres basés sur mon expérience du temps et des lieux. Nourrie de lectures et de rencontres précoces, cette pratique d’une écriture faisant le va-et-vient entre le “dehors” et le “dedans” s’est mise en place très tôt. Elle a été, pour l’enfant singulier que j’étais, un “intérêt spécifique” salvateur, demeuré nécessité vitale pour l’adulte que je suis devenu.

Ma vie est désormais partagée entre l’écriture, l’enseignement, la musique, les promenades avec mes chiens et l’observation naturaliste. 

 

Version longue.

 

L’exercice des repères biographiques, sans doute un peu vain, a le mérite de remettre un semblant  d’ordre  dans  le  grand  capharnaüm  des  dates  et  des  lieux,  et  de  répondre  à  la  question  souvent posée lors d’une première rencontre : d’où venez-vous ? Cela ressemble aussi à un tombeau, comme une façon de préparer son propre discours funèbre (ou de faciliter la tâche à ceux qui devront un jour s’acquitter de cette corvée). Voici donc, en détails chapitrés de façon parfaitement subjective, & en images…

 

“Les beaux débuts” (1975-1992)

Lionel

Bulgarie, 1979 (?)

Naissance à Clermont-Ferrand en juillet 1975, et départ pour Argenton-sur-Creuse. Père responsable de développement d’échangeurs thermiques, venu de Magione en Italie à l’âge de trois ans ; mère attachée d’intendance, originaire de Haute-Savoie (Samoëns) et du Gard. Premiers souvenirs de voyages et de jardins. Enfance heureuse à Ferney, près de Genève, marquée par les visites au Muséum d’Histoire Naturelle et au Musée d’Ethnographie ainsi que par les randonnées en montagne. Explore le parc du Lycée international en écrivant des poèmes sur les chouettes. Premiers chats, premiers rêves érémitiques, premières lectures passionnées (London, Verne, Frison-Roche, Stevenson…).

Dix ans, déménagement à Chambéry en Savoie et lecture compulsive des grands romanciers du XIXe (Hugo, Balzac, Zola, Stendhal, Flaubert, Dostoïevski…). Découverte éblouie de Giono. Douze ans est l’année de l’éveil, grâce au choc ressenti à l’écoute des disques de Jean Vasca Le Grand Sortir et Midi, puis à la rencontre de l’auteur-compositeur-interprète au Printemps de Bourges en 1987. Découverte de Kenneth White et de la littérature japonaise (Bashô, Buson et Ryokan, Nagaï Kafû, Sôseki et Kawabata, Kamo no Chômei…). Achève un premier manuscrit (non publié) intitulé : Nord-sud-est-ouest, visions et images.

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Avec Jean Guidoni, Chambéry, 16/12/1989.

Mes parents ayant fondé à Chambéry une association dédiée à la « chanson vivante » , j’assiste à de très nombreux spectacles de Jean Vasca, Jacques Bertin, Jean Guidoni, Claude Nougaro, Léo Ferré, Louis Arti, Catherine Ribeiro, Annkrist, Michèle Bernard, Colette Magny, Angélique Ionatos, Barbara, Anne Sylvestre, H.F. Thiéfaine… auxquels je resterai fidèle à travers les décennies. Par ailleurs, cinéphilie intense (Antonioni, Visconti, Bergman, Tarkovski, Ozu, Satyajit Ray, Cassavetes…) et lecture éperdue de Proust, Thomas Mann et Kafka. Diverses tentatives d’écriture.

La photographie ci-contre a été prise lors du deuxième récital de Jean Guidoni organisé par mes parents à l’Espace Malraux de Chambéry, le 16 décembre 1989.

 

“Je fus appelé dehors !” (1993-1999)

La Giettaz, Le Fardellet, septembre 1996.

Études de lettres modernes à Lyon. Découverte de Jean Follain, Jacques Réda, Lorand Gaspar, Philippe Jaccottet, Jean-Pierre Abraham, Nicolas Bouvier. Après une période de repli, je renoue avec le monde extérieur, en Savoie, en Bretagne, en Écosse. La rencontre avec l’artiste-peintre bretonne Laurence Sibille donne lieu à un premier livre qui parait aux éditions Mutine en novembre 1996, D’un hiver à un autre.

Je rencontre Kenneth White, Nicolas Bouvier, Jean Morisset. Je fonde et anime avec Yvan Dendievel l’Atelier géopoétique du Rhône, qui organise des conférences, des rencontres dans différents lieux porteurs (notamment autour de la pratique du haïku en Vanoise). Je découvre la pratique de la méditation dans le cadre du Zen. Un séjour solitaire, automnal et refondateur dans un chalet d’alpages donnera lieu plus tard au livre Le grillon de l’automne. J’épouse Nathalie, rencontrée au lycée en 1992, le 12/09/1998. Je me passionne pour l’ornithologie et rédige avec elle pour le C.O.R.A.-Rhône un livret pédagogique sur les oiseaux en milieu urbain. Première année d’enseignement au lycée de Saint-Priest. Découverte du Sahara.

 

Sept ans de Guyane (2000-2007)

Guyane

Maripasoula, 2000.

Je pars vivre en Guyane, d’abord à Maripasoula à la frontière surinamaise, puis près de Matoury et à Rémire-Montjoly : ces trois lieux seront évoqués dans les trois parties de L’éloignement. Première publication de Le grillon de l’automne. J’abandonne l’idée d’écrire des livres, mais je continue à accumuler les notes. Je rencontre le jeune Amérindien qui deviendra le personnage d’Éliton dans L’éloignement. Souvent en sa compagnie, et toujours en celle de ma chienne Patawa (adoptée en 2001), j’arpente inlassablement la forêt guyanaise. Période de crise. Ne pouvant écrire, je passe l’agrégation de lettres et relis Leiris. Voyages au Brésil, en Écosse. Naissance de Léo à Cayenne le 23/10/ 2006.

Cette image a été prise par Nathalie sur la toute petite terrasse de notre toute petite maison de Maripasoula, avec, parmi les trois chatons qui dorment sur la table, Pamplemousse, le tigré roux adopté aux premiers jours de ce long séjour et mort le dernier.

 

Retour vers l’écriture (2007-2014)

Lionel

Monastère de la Grande Chartreuse, été 2013.

Retour vers la montagne, installation dans le hameau savoyard du Villard de La Table en février 2007. Mort de mes grands-parents italiens (2010, 2013). Vacances familiales heureuses à Venise, Ouessant et Madère. La récidive de la maladie de ma mère et la naissance de Clément, à Chambéry le 04/05/2010, coïncident. Période de retraites et d’étude intense du bouddhisme tibétain. Une rencontre avec le poète Vahé Godel, à Genève, en janvier 2012, sous la houlette de Fabrice Midal, me ramène à l’écriture. Sous les combles de la maison j’écris L’éloignement.

Je me passionne pour l’art des grottes et effectue plusieurs séjours en Dordogne. Je participe aux activités du nouvel atelier géopoétique du Rhône ainsi qu’à un colloque de l’institut international de géopoétique consacré à la ville (communication sur Jacques Réda), avant une franche rupture avec Kenneth White. Je découvre avec Léo l’accordéon de concert. Ma mère meurt le 14/07/2014 ; peu après, ouverture du site Traces, publication d’une nouvelle version du Grillon de l’automne aux éditions Livres du Monde et de L’éloignement aux éditions Mutine. Passé le temps du retrait et des retraites, je me dis prêt à assumer pleinement mon « écrivanité »…

 

Du grenier à la cave (2014-2020)

La Rochette mai 2017

Photographie de Brigitte Mauraz pour le Dauphiné, lors d’une lecture musicale à la médiathèque de La Rochette, le 12/05/2017.

Je poursuis mes activités d’écrivain-professeur et de musicien amateur, en donnant des lectures et en développant le site « Traces ». En 2016, parution aux éditions de L’Harmattan de Ville et géopoétique, ouvrage collectif reprenant ma communication sur Jacques Réda. La route ordinaire (Savoie-Isère, Journal de la D207) parait en mars 2017 aux éditions Livres du monde, et donne lieu à une lecture musicale présentée dans divers lieux avec Léo à l’accordéon.

Je me sépare conjugalement de Nathalie en 2017, tout en poursuivant une cohabitation amicale & parentale. Patawa meurt en juillet 2018. Je travaille avec le graveur poitevins Jérôme Bouchard. Dans ma “cave d’or” aménagée en salon de musique, je tente de maintenir un cap en écrivant et en continuant la musique. Période de crise et de recherches orientées par le rêve confus mais tenace d’un printemps nouveau (“ce vieux rêve têtu qui nous tenait debout”…)

 

Un nouveau printemps (2020-…)

Mai 2022, avec Rimski (photographie Élodie Lemesle).

En mars 2020, je rencontre Élodie, côtoyée depuis 2015 dans divers salons du livre aux éditions Livres du Monde. Je revisite mon histoire à la lumière de l’autisme.

Je commence à écrire Le Livre de Madère (titre provisoire). En janvier 2021, arrivée de Rimski, chien de race Samoyède qui devient rapidement un compagnon de promenade autant que d’écriture, rejoint par Nouchka en octobre 2023. Publication aux éditions Livres du Monde de À l’abade, promenades dans les Alpes, en juillet 2021, puis Entre deux gares, livre de méditations ferroviaires, parait en mars 2023 aux éditions parisiennes La Chambre d’échos et donne lieu à une lecture musicale avec Fabrizio Rota à la contrebasse. Dans ma mémoire indienne, nouvelle version totalement remaniée, romancée et augmentée du Grillon de l’automne, est achevé à l’automne 2023 (à paraître en 2024).

 

 

“La vie en bref” et “Les beaux débuts” sont deux chansons respectivement de Catherine Ribeiro et Gilbert Lafaille (en 1980). “Je fus appelé dehors !” est une citation du poème de Kenneth White “Le chemin du chamane” que je lisais naguère avec Yvan à la clarinette, et “Retour vers l’écriture”, un  clin d’œil à Frison-Roche… 

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